10.9.12

Qui est Massinissa?




Massinissa, est un roi Amazigh, en tifinagh ⵎⴰⵙⵏⵙⴰ et le premier roi de la Numidie unifiée.

Son nom a été retrouvé dans son tombeau à Cirta, l'actuelle Constantine sous la forme consonnique MSNSN (à lire MAS-N-SEN, qui veut dire « Leur Seigneur »).

Fils du roi Gaïa (Agellid en berbère) (G.Y.Y, inscription punique), petit-fils de Zelalsan et arrière-petit-fils d'Ilès.

Né vers 238 av. J.-C. dans la tribu des Massyles (Mis Ilès), il meurt début janvier 148 av. J.-C..

À la mort de Gaïa, Massinissa passant dans le camp de Rome, en 204 av. J.-C. contribue à la capture et la victoire sur Syphax roi des Massaesyles par le commandant romain Gaius Laelius. Syphax est alors envoyé à Rome en tant que prisonnier où il meurt en 202 ou 203 av. J.-C. et les Romains accordent au roi Massinissa le royaume de Syphax en remerciement de son aide.

Il contribua largement à la victoire de la bataille de Zama à la tête de sa fameuse cavalerie numide1.


Appien dit de lui:

« qu'il était beau dans sa jeunesse et de taille élevée. Il garda, jusqu'à l'âge le plus avancé, une étonnante vigueur. Il pouvait rester une journée entière debout ou à cheval; octogénaire, il sautait sur sa monture sans aucune aide et, comme les autres Numides, il dédaignait l'usage de la selle. Il bravait tête nue le froid et la pluie. À 88 ans, il commanda son armée dans une grande bataille contre les Carthaginois; le lendemain, Scipion Emilien le trouva sur pied devant sa tente, tenant un morceau de galette sec qui constituait tout son repas. »


Massinissa, qui était un rude guerrier, encouragera la littérature et les arts, envoya ses enfants étudier en Grèce et reçut à sa cour de nombreux écrivains et artistes étrangers. Ce fut un homme courageux et un roi généreux (pardon accordé à Lacumazes et Meztul, protection accordée à Sophonisbe).

Après la bataille de Zama, Massinissa vécut encore de nombreuses années. Il garda sa vie durant l'amitié de Rome sans jamais être son vassal et, contre ses appétits impérialistes, déclara, dans une formule restée célèbre : « l'Afrique appartient aux Africains ». Il récupéra non seulement les territoires que lui accordait le traité passé avec Carthage mais aussi de nombreuses villes et régions sous l'autorité des Carthaginois ou de Vermina, le fils de Syphax. De 174 à 172, il occupa soixante-dix villes et forts.

Mais Massinissa savait aussi se comporter en souverain raffiné, portant de riches vêtements et une couronne sur la tête, donnant, dans son palais de Cirta, des banquets où les tables étaient chargées de vaisselle d'or et d'argent et où se produisaient les musiciens venus de Grèce.

L'œuvre sociale et politique de Massinissa fut aussi grande que son œuvre militaire. Il sédentarisa les Amazighs, édifia un État numide puissant et le dota d'institutions, inspirées de celles de Rome et de Carthage. Il fit frapper une monnaie nationale et entretint une armée régulière et une flotte qu'il mit parfois au service de ses alliés romains. Ce fut un grand aguellid, qui pétrit son peuple de ses mains puissantes et s'efforça de faire de la Berbérie un État unifié et indépendant. Jamais ce pays ne fut plus près de réaliser l'ébauche d'une nation libre et de développer sa civilisation autonome. La tentative de Massinissa mit en relief ses qualités exceptionnelles de souverain.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire